Bénin : après 53 ans d’accalmie, des militaires renouent avec les coups de force

53 années après le coup d’Etat du 26 octobre 1972, des militaires de la République du Bénin, alors Dahomey, ont renoué avec les coups de force. En effet, dans la matinée de ce dimanche 07 décembre 2025 mémorable, des échanges de coups de feu ont eu lieu entre des militaires dirigés par le lieutenant-colonel Pascal Tigri au domicile du président Patrice Talon à Cotonou. Quelques instants après, les militaires se proclamant du Comité militaire pour la refondation (CMR) ont pris d’assaut les locaux de la Société de radio et télévision du Bénin (SRTB) et ont lu à l’antenne, un message renseignant sur leur coup de force, annonçant la dissolution des institutions de la République. 
Les militaires du CMR justifient leur coup par la « dégradation continue de la situation sécuritaire au nord du Bénin ». De sources concordantes, ces militaires prendraient part à l’opération Mirador qui constitue à lutter contre le terrorisme dans le nord du Bénin. De même, ces militaires s’insurgent contre des ‘’promotions injustes’’ dans l’armée ainsi qu’une remise en cause injuste des libertés fondamentales. Toutefois, ces militaires ne contrôlaient que le siège de la télévision nationale.

Les FAB, le Nigéria, la CEDEAO et la France 
Après des heures d’échanges de tirs et de frappes aériennes, la tentative de coup d’Etat a été déjouée. En début de soirée, le président Patrice Talon a lu un message retransmis à la télévision nationale, depuis son bureau. (Voir la vidéo ci-dessous).

Il y ressort que grâce à la bravoure des Forces armées béninoises restées ‘’républicaines’’, les putschistes ont été repoussés. En effet, certaines sources soutiennent que certains des militaires auteurs de la tentative ont été arrêtés mais le meneur, Pascal Tigri, s’est enfui. De même, le président béninois a eu une pensée pour les « personnes encore retenues par les mutins en fuite ». En fait d'otages, il s'agissait de deux hauts gradés à savoir du Général Abou Iss Chef d'État- major de la Garde républicaine ainsi que le colonel Gomina Faizou, ils ont été libéré ce lundi latin dans des conditions qu'on ignore pour le moment.
Le Nigéria reconnaît avoir mené des frappes aériennes sur des "cibles à Cotonou". Ceci, à en croire leurs autorités, sur demande du Bénin. De son côté la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a annoncé le même dimanche 07 décembre le déploiement de sa force en attente composée du Nigéria, de la Côte d’ivoire, du Ghana et de la Sierra Leone. Ceci, pour aider le gouvernement et les FAB à maintenir l’ordre et la sécurité. 

Nafiou OGOUCHOLA